10.7.09

Les massacres de Srebrenica

Le 11 juillet 1995, la ville de Srebrenica tombe dans les mains des soldats de l'Armée de la Republika Srpska, sans que les unités de l'armée bosniaque (28e division), fort peu armées il est vrai, ne résistent. Depuis le 6 juillet, les forces armées serbes avaient pris le contrôle du sud de l'enclave qui était depuis le printemps 1993 une zone de sécurité de l'ONU. Le 11 juillet, la population de Srebrenica (40 000 personnes environ) se scinde en deux groupes : face à l'avancée des soldats serbes dans la ville, un groupe de 20 000 à 25 000 personnes, comprenant principalement des femmes, des enfants et des vieillards ainsi que des hommes n'ayant pas voulu se séparer de leur famille, prend la direction de la base de la FORPRONU (Dutchbat 3) tenue par des soldats néerlandais et située à Potočari au nord-est de la zone de sécurité sur la route de Bratunac dans une petite zone industrielle. Les soldats néelerlandais n'acceptent que 5 000 personnes à l'intérieur de la dite base et maintiennent 20 000 personnes environ à l'extérieur. Les deux groupes sont séparés et les personnes de chacun des points de regroupement ne peuvent communiquer entre elles. Un autre groupe de 10 000 à 12 000 personnes, conduit par les autorités politiques et militaires locales, prend la direction de Tuzla dans une longue colonne humaine de plusieurs kilomètres.
Le 12 juillet, des soldats serbes investissent la base Dutchbat 3 et organisent l'évacuation des réfugiés avec des dizaines de bus face à des casques bleus impuissants. Les hommes en âge de combattre (entre 16 et 65 ans) sont séparés des femmes et des enfants, conduits à des interrogatoires pour certains, puis évacués vers la ville de Bratunac. Les femmes et les enfants sont évacués jusqu'au village de Tišča en zone serbe. Il leur reste à parcourir encore 7 kilomètres à pied avant de rejoindre Kladanj, en territoire contrôlé par l'armée bosniaque. L’évacuation est achevée le 13 juillet en fin d’après midi
La longue colonne qui prit la direction de Tuzla fut repérée et attaquée dans la soirée du 11 juillet à coups d'obus et de tirs d'artillerie. Seule la tête de la colonne échappa à l'attaque des forces armées serbes. Pris en embuscade, des milliers d'hommes, pour certains blessés, n'eurent pas d'autre choix que de se rendre aux soldats serbes stationnés le long de la route asphaltée dans les environs de Kamenica. Une partie d'entre eux furent emmenés jusqu'au terrain de football de la localité de Nova Kasaba. Plusieurs centaines de personnes périrent lors de l'embuscade en question. Le 13 juillet, entre 500 et 2000 prisonniers selon les sources formèrent une colonne sur plusieurs centaines de mètres et furent conduits de Nova Kasaba à Kravica. Là, ils furent enfermés dans trois hangars et furent exécutés à la grenade et à la mitraillette. D'autres prisonniers furent conduits plus au nord dans les environs de Zvornik. On leur indiqua qu'ils seraient transférés en vue d’un échange Entre 1000 et 1500 furent enfermés dans le gymnase de la localité de Grbavci. Ils furent ensuite transportés par camions dans un champ et exécutés. D'autres furent transportés dans la localité de Dulić où ils furent également exécutés aux abords d'un barrage situé près de Petkovci, les mains liés derrière le dos. Le 16 juillet 1995, des bus remplis d’hommes musulmans arrivent de l'école de Pilica dans la ferme collective de la même localité, dans la municipalité de Zvornik. Les Bosniaques musulmans sont tués par groupe de 10 dans un champ adjacent aux bâtiments de la ferme. On dénombre 1 200 victimes environ.

Les victimes sont enfouies dans des fosses communes creusées aux abords des lieux d'exécution. A l'automne 1995, au moment des accords de Dayton, les autorités de la Republika Srpska lancent une opération visant à camoufler les traces des crimes commis. Les cadavres sont alors déversés dans de multiples fosses communes à travers la Bosnie orientale.

Au mémorial de Potočari reposent 3 749 personnes identifiées au 11 juillet 2009.

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